La production porcine en Bretagne souffre depuis plusieurs années de crises importantes. Une première crise est liée à l’image de l’élevage porcin : il est fortement associé à la prolifération des algues vertes, même si cet élevage est loin d’être le seul responsable de ce phénomène (aujourd’hui contenu au vu des nombreux efforts faits). Une autre crise, importante, est relative aux aspects économiques : le revenu agricole des éleveurs de porcs bretons est parmi les plus faibles d’Europe, des abattoirs disparaissent et le nombre d’exploitations se réduit en faveur d’un agrandissement des élevages toujours plus important, pour supporter des marges toujours plus resserrées.
Parallèlement, émerge une demande sociétale de pratiques agricoles tournées vers le bien-être animal et vers un retour à la proximité. Cette demande grandissante depuis quelques années interroge sur la pertinence d’un modèle de production porcine largement orienté vers le hors-sol, concentrant un nombre important d’animaux et avec une gestion industrielle des déjections animales liquides.
Face à ce décalage, des solutions existent pour une production porcine durable, c’est-à-dire :
- équitable et viable pour les différents maillons de la filière,
- écologiquement responsable,
- vectrice d’une dynamique sociale forte, avec des acteurs locaux travaillant ensemble, pour construire des circuits de proximité.
Le Réseau Cohérence, initiateur de la filière, certifie des élevages Porc Durable selon un cahier des charges fruit d’un long compromis entre associations environnementalistes, producteurs et consommateurs.
Le réseau milite en faveur d’élevages sur litière … Pourquoi ?
- L’élevage sur litière, paille ou sciure, joue sur le bien-être de l’animal, celui-ci pouvant fouiller. Il est moins agressif. L’ambiance au sein des bâtiments est plus agréable avec de moindres émissions d’ammoniac et la lumière du jour passant au travers de rideaux s’ouvrant selon les températures.
- Au niveau environnemental, le fumier ou compost produit par le mélange de la paille et des déjections animales permet un abattement de l’azote et moins de lessivage sur les champs. Ceci limite les pollutions à l’origine des algues vertes. De plus, il joue sur la fertilité long terme des sols sur lesquels ils sont épandus.